Repli

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Il fait doux en fin d’après-midi.
Tout est calme.

Le feuillage des arbres retient le chant du monde
La chaleur du jour se terre au  plus loin de l’écorce.
Comme les lucioles.
Qui sait si ce soir  elles pourront à nouveau s’envoler ?

Autour de moi, la vie est comme cette feuille blanche sur mon cahier: prête à tout accueillir, même ces  silences au fond de la poitrine.
Même ces collisions sourdes contre le vide.
Le  carnet sur les genoux, j’observe les couleurs et je réalise  que je ne comprends plus les chemins qui y mènent.
Ce n’est pas grave après-tout.
Impassible, réaliste,  je remarque que j’égare le sens des choses.
Je sème mes  clés  sur les sables mouvants  d’un texte.
Texte qui ne se nourrit que d’imprononçable et rejette toute tentative de fiction.  L’imaginaire voué à l’échec.
Les mots  ne sont alors plus que les épaves  de la mémoire, des ruines de vie enfouies au plus profond d’un gouffre.
Etreignant jalousement  leur secret.
Comme un trésor… On le dit, le silence est d’or.
Il faut s’y résoudre :
Je silence dans le silence, perdue quelque part dans  l’ombre. Croyant dire ce qu’aucune parole  ne peut délivrer.
Prêchant dans ce désert de moi.
Trouvant « le taire » sous l’épaisse poussière mais incapable de l’écrire.
Il suffirait que quelqu’un vienne inventer un sentier, tout au bord du ravin, pour que je n’y tombe plus. Peut-être et encore ce n’est pas certain… Après-tout tomber c’est voler un peu.

En attendant, sur le cahier,  l’encre peut bien chanter ce qu’elle veut, la marge restera toujours vierge.
Vierge, comme l’abîme qui lèche  le bord de la falaise.
A l’écart des routes fréquentées…

Au large de mon enfance.

Sur les terres arides où j’ai posé les pieds,
Je me suis parfois sentie très seule,
mais jamais autant que lorsque tu es dans les parages.
Tu as eu chaud, j’ai faillis m’en sortir.

Maintenant que je suis là reprenons les comptes.
Ca fait bien quatre fantômes à zéro?…

Chimèr’ Hic…

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La nuit et le cœur explosent
Sous les  battements rauques
De la pluie et du vent

Au revers  des paupières
Le paysage à ce goût d’incertitude,
Cette amère saveur
Où les doutes raclent le fond des pensées

Des poignées de mots s’échappent,
Partent en  fumée au dessus de l’écume
Epais brouillard de vie…

Pourtant le vide berce encore la chair
Et l’esprit,
En va et vient lancinants,
l’oubli murmure les grincements du temps

Papillons de glace, papillons de givre
Agitent leurs ailes au fond des pupilles
Répétant sans cesse le silence
Et  l’écho du vent dans l’entaille du jour

Le ciel s’émiette dans l’obscurité
Derrière,
La lumière  vide le soleil,
S’engouffre et se perd
Raisonne de toutes ses forces
Au fond  de la parole

Au loin l’insomnie
Vagabonde ses rêves
Auprès de l’aube…

Les yeux s’ouvrent et se referment
Pour laisser sa part de songes à l’éveil
Tandis que,
L’illusion majuscule au dessus des nuages…

Disette

 

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Il aurait mieux valu que la rue te recrache,
Quand le printemps chantait au dessus de ta tête.

Les bouteilles à tes pieds marmonnaient les défaites,
Les marches d’escaliers étaient ton port d’attache.

On pouvait te blesser n’importe quand et où,
Toi ce qui t’importait c’est que tu vois le ciel,
Avec ou sans accroc, dans tes poches trois sous,
Dans les bruits de la rue, regards pestilentiels,
Des passants résignés à scruter vers ailleurs,
Pour trouver dans tout ça un semblant de morale.

En regardant leurs pieds ils se sentaient meilleurs,
Ils étouffaient dans l’œuf la gêne cérébrale,
Que tu leurs évoquais sous tes habits de suie.

Des fois ils t’embronchaient, ils ne te voyaient pas,
La vie se poursuivait, sans fin en bord de pluie,
Il fallait bien manger, quand bien même parfois…

Alors tu leur tendais ta casquette blasée,
Plus souvent sur le sol que sur ton caillou blanc,
C’était ça de gagné pas besoin de raser,
La vermine fuyait t’étais pas accueillant.

Un peu dans le métro, quelques fois sur un banc,
Tu repensais ta vie, la ruminais de près,
Claudiquais ton passé, tout ça pour pas un franc,
Le présent en sursis, la cirrhose en progrès.

Ils ont déménagé ton corps et ton foyer,
Ton carton et ton chien sans aucun bénéfice…
L’histoire fut réglée comme le fut jadis,
Le dossier des débits sous le bras de l’huissier.

 

Escale

 

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Les après-midi de pages blanches,
On peut voir la mer  se retirer dans chaque repli du ciel,
Et la lumière basculer  dans l’été.
Les mots ne sont alors plus que vagabondages
Jetés aux quatre vents…
Le chant des falaises, un refrain langoureux,
Venu s’échouer sur le bout de la langue,

 

Petit air salé…

Que l’on entend jusque dans le rire des mouettes!

Au large de la feuille,
Le sable fin a engloutit les lignes une à une…

Un peu plus loin dans la marge on peut lire:
« Encre fraiche, ne pas faire de vagues »

Plouf!

 

Epreuve

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On m’a dit que prendre du recul
Permettait d’avoir une vue d’ensemble.
Certes…
Prendre du recul s’est aussi s’éloigner,
Diminuer la proportion des choses.
Rétrécir les circonstances,
Réduire la taille des positions.
Faire une mise au point approximative.
Un zoom à l’envers…

Voyons-nous réellement plus clair de loin?
Difficile à dire.


Tout aussi délicat de trouver la bonne distance
Entre prendre du recul et prendre la fuite
La frontière est parfois illisible.

L’aveuglement éclate en contre-jour
Pour nous en mettre plein la vue.
De près ou de loin c’est à désespérer
D’entrevoir la vérité.

Il fait  si trouble…

De lune à l’autre…

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Hier soir je me suis approchée un peu plus près de la nuit
Elle était comme une tâche d’encre étoilée
Au milieu de la page du ciel.
« Et alors? » me direz-vous
« Rien de plus » vous répondrai-je.
Si ce n’est que mes vagues à l’âme
Furent soudain parcourues d’impatiences.


L’effet de la pleine lune, probablement…

 

A vif

 

 

 

Je ressasse inlassablement

Avec les mêmes mots

Cette même blessure

Penchée au dessus du vide

De mes lignes qui jamais

Ne se refermeront,

Comme la plaie qui déchire

Mon âme incurable…

Cette douleur

Coule dans mes veines

Au plus profond

De la chair.

Entre quatre murs délabrés,

Et deux portes condamnées

J’ai attrapé la vie

Sous sa forme la plus

Virulente…

Il n’existe qu’un seul remède

Vivre, vivre, vivre, 

Et ne jamais plus subir

 

 

 

Dans les paumes de l’inaudible.

 

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Entre gorge et voix,
le silence s’encombre de mots,
de douleurs, de questions.

 

Comment sommes-nous passés de l’enfance à ce lieu?
ce vaste désert sans aucun mur pour appuyer nos rêves…

 

A quel moment avons-nous croisé ce doute, plus sombre,
où les fées, les elfes et les lutins ont lâché notre main ?
Nous ne savons pas ou plutôt nous ne savons plus.
Un matin, le jour s’est ouvert sur le vide
Comme cette fenêtre au bout du monde
et nous nous sommes perdus ici,
Dans ce nulle part,
tentant de cueillir le vertige au bord des précipices
que nous avions-nous-même creusé.

 

Nous avons essayé de porter nos espoirs plus loin
sans savoir ce que nous y trouverions.
Mais nous l’avons fait parce que tout était préférable à ça.
Ca, cette solitude qui ne cessait de perler sous nos paupières
lourdes du poids de nos tourments.
Alors nous avons pris une feuille, un stylo, nos pensées
Et nous avons appris une autre langue.
Celle de l’écriture, qui en silence, nous a montré la route à suivre…

 

La plus étrange « déroute » …
Celle qui jalonne la vie sur la pointe des mots
et nous maintient LE CŒUR A VIF.

 

Inaudible…

 

Taire…

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L’esprit gardera

Les stigmates d’un  souffle de vent

Chaque mot retiendra  ses promesses aphones

Sur le point de crier, sur le point de se taire.

Le silence lentement apprendra sur tes lèvres

A ne plus faire de bruit.

 

S’effacer dans un sourire

Pour revenir au monde inaudible et léger.

Froid, comme un peu mort.

Et au fond de tes poches,

Les doigts se crisperont sur le chagrin,

Jusqu’à étouffer de tes propres mains

Ces paroles que tu n’oseras plus,

De peur qu’elles ne te blessent,

De peur qu’elles ne t’emportent

Silence

Faille

« Je découvre avec mélancolie que mon égoïsme

                   n’est pas si grand puisque

j’ai donné à autrui le pouvoir de me faire de la peine. »

ANTOINE DE SAINT-EXUPERY (Lettres à l’inconnue).

 

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********************************************

Le ciel se lasse de parcourir le monde

Sur le dos des nuages

Pendant que

La vie halète mes jours.

Je suis lasse depuis toujours

Depuis que

La nuit à parlé un jour

Puis m’a poussé du bord de l’enfance

Dans le vide.

Dis-moi,

Qu’est-ce que je peux faire de l’hiver

Et des ombres 

Des taches d’encre sur les cœurs

Des brûlures de l’âme ?

Même la lumière n’ose plus

Se frotter à moi

Je l’envoie rouler loin… loin…

De peur qu’elle ne me contamine

Que j’y prenne goût et que…

Tout s’éteigne encore.

Je tombe dans l’oubli

Dans le trou de mémoire

Je noie vos voix et vos sourires

Demain prend ses distances

Mais je cherche encore la vie…

 

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